Les clés pour estimer la valeur de votre fonds de commerce avec précision

Vous voulez vendre ou acheter un fonds de commerce et vous vous demandez combien cela vaut ? Vous êtes au bon endroit ! Dans cet article, nous allons aborder les différentes méthodes d’évaluation d’un fonds de commerce, les éléments à prendre en compte lors des négociations et l’impact des secteurs d’activité sur la valorisation. Nous avons également le plaisir de vous présenter les conseils de Me Baptiste Robelin, avocat spécialisé dans les baux commerciaux et la cession de fonds de commerce. Ne manquez pas nos précieux outils pour transmettre un fonds de commerce avec succès !

Quelles sont les différentes méthodes d’évaluation de la valeur d’un fonds de commerce ?

Il existe différentes méthodes pour évaluer un fonds de commerce. L’un des premiers enjeux lors de la vente ou de l’achat d’un fonds de commerce est de déterminer son prix. Les quatre principales méthodes d’évaluation sont la méthode par correction de l’actif net, la méthode par comparaison, la méthode des barèmes utilisée par l’administration fiscale et la méthode de la rentabilité basée sur l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) et utilisée par les banques. La méthode par correction de l’actif net consiste à évaluer tous les actifs du commerce, à les réévaluer en fonction de leur valeur sur le marché et à soustraire les dettes exigibles. La méthode par comparaison consiste simplement à comparer la valeur du fonds de commerce à vendre avec d’autres fonds dans le même secteur d’activité et situés dans une zone géographique similaire. Toutefois, les deux méthodes les plus connues et les plus utilisées sont celles des barèmes et de l’EBE.

La méthode des barèmes

L’administration fiscale utilise la méthode des « barèmes » pour évaluer les fonds de commerce. Cette méthode consiste à prendre le chiffre d’affaires réalisé par le fonds et à appliquer un coefficient multiplicateur spécifique à chaque secteur d’activité. Le barème le plus couramment utilisé est celui publié chaque année par les éditions Francis Lefebvre. Cependant, cette méthode n’est pas toujours la plus pertinente car certains éléments tels que le loyer peuvent avoir un impact sur la rentabilité du fonds, ce qui influence le prix de vente final. Me Baptiste Robelin recommande plutôt d’utiliser la méthode de la rentabilité.

La méthode dite ÔÇ£de la rentabilitéÔÇØ

La méthode de l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) est utilisée principalement par les banques pour évaluer la capacité de remboursement d’un emprunteur. Elle se base sur le chiffre d’affaires du fonds de commerce, auquel on soustrait les achats, les charges externes et les frais du personnel. Un coefficient est ensuite appliqué à la moyenne de l’EBE, généralement 3 fois, pour obtenir la valorisation du fonds de commerce. Cette méthode a l’avantage de se baser sur la rentabilité réelle du fonds.

Quels sont les éléments de pondération à prendre en compte lors de la négociation ?

La méthode de valorisation du fonds ne suffit pas à elle seule à évaluer le prix final de cession. De nombreux critères sont à prendre en compte dans les négociations. Le prix final va notamment dépendre de l’emplacement géographique du fonds, du contenu du contrat de bail commercial, de l’état du local commercial, de la présence ou non de salariés, de la clientèle, de la conjoncture économique, etc. D’autres éléments vont également influer sur le prix final, tels que la reprise ou non du matériel et des stocks. L’acte de cession de fonds de commerce comportera également un certain nombre de clauses qu’il est important de ne pas négliger lors des négociations. Parmi ces clauses, on peut citer la clause de rétablissement, la clause de chiffre d’affaires, la clause d’earn-out, etc. La reprise des contrats devra également être anticipée par l’acquéreur. Enfin, l’évaluation du prix final dépendra surtout du secteur d’activité exercé par le fonds de commerce en vente.

L’évaluation diffère-t-elle en fonction des secteurs d’activités ?

Certaines activités peuvent avoir un impact sur le prix final d’un fonds de commerce. Cela dépend de plusieurs facteurs tels que l’expertise nécessaire pour exploiter l’activité, l’emplacement, la demande par rapport à l’offre, etc. Par exemple, pour évaluer la valeur d’un fonds de commerce, il est généralement recommandé d’utiliser la méthode de l’EBE (Excédent Brut d’Exploitation) et de multiplier ce chiffre par 3. Cependant, pour certains types de fonds comme les bureaux de tabac, il est courant d’appliquer un multiple de 5 sur l’EBE pour obtenir une valorisation plus précise. La raison derrière cela est que l’exploitation d’un bureau de tabac ne nécessite pas une expertise particulière, ce qui entraîne une demande plus large et plus forte par rapport à l’offre.

La valorisation d’une pharmacie peut également être plus élevée et peut être estimée à 6 ou 7 fois l’EBE du fonds, en fonction de l’emplacement. Cette évaluation s’explique par le fait que la création d’une pharmacie est soumise à des critères stricts définis par la loi. Par exemple, la création d’une officine dépend de la densité de population, de la localisation et de l’accessibilité du local. L’autorisation est délivrée par l’Agence Régionale de Santé (ARS) après avis de l’Ordre National des Pharmaciens et des syndicats.

D’autres activités telles que les restaurants, les brasseries ou les bars verront la valorisation du fonds dépendre de critères tels que la détention ou non d’une licence IV autorisant la vente d’alcool sur place. Par exemple, un fonds avec une licence IV se négocie généralement 30% plus cher qu’un établissement sans licence IV.

La valorisation d’un fonds de commerce dans ces secteurs dépendra également du secteur géographique (zone touristique, zone balnéaire, etc.) et de la présence ou non d’une extraction, qui est obligatoire pour une cuisine impliquant la cuisson d’aliments. L’installation d’une extraction doit être autorisée dans le bail. Si le fonds n’en dispose pas initialement, cela aura un impact sur son prix de cession.

Enfin, l’exploitation d’une laverie peut également avoir un impact sur son prix de cession en fonction qu’il s’agisse d’une laverie automatique ou d’une laverie classique employant des salariés. Les laveries automatiques offrent une certaine autonomie dans leur exploitation et nécessitent peu d’expertise, ce qui peut augmenter la valorisation de leur prix.

En résumé, divers facteurs tels que l’expertise nécessaire, l’emplacement, la demande et les spécificités de chaque activité peuvent influencer le prix final d’un fonds de commerce.

Pourquoi est il important de se faire accompagner par des professionnels pour évaluer la valeur du fonds de commerce ?

L’évaluation du prix de vente d’un fonds de commerce dépend de plusieurs critères et il est crucial de prendre en compte tous les éléments de négociation. Cette étape peut être complexe, d’autant plus qu’elle se déroule dans un contexte de négociation qui peut être difficile pour le vendeur. En effet, un commerçant qui a consacré des années à développer son activité peut se retrouver en difficulté lorsqu’il s’agit d’évaluer la valeur de tout ce travail accompli. Il y a également un aspect psychologique non négligeable pour l’acheteur, qui ressent le stress de se lancer dans une nouvelle aventure et de réussir aussi bien, voire mieux, que l’activité précédente. Dans ces situations, il est important de se faire accompagner par un avocat spécialisé dans les domaines des baux commerciaux et des cessions de fonds de commerce, afin d’être assisté durant les négociations jusqu’à la rédaction finale de l’acte de cession.