Finance
La gestion du cash en entreprise : quand faut-il privilégier l’emprunt ?
Est-il intéressant d’emprunter quand mon entreprise a du cash ?
Lorsqu’une entreprise décide d’emprunter de l’argent, elle doit prendre en compte les intérêts de l’emprunt qui seront considérés comme des charges et réduiront ainsi le résultat et l’imposition de l’entreprise. Emprunter permet donc de réduire les impôts sur les sociétés, mais il reste tout de même 2/3 des intérêts qui seront à la charge de l’entreprise. Il est donc légitime de se demander s’il est préférable pour une société d’emprunter ou d’utiliser les liquidités dont elle dispose. Si vous avez besoin d’aide pour financer votre activité, nos outils sont là pour vous aider.
L’utilisation du cash (ou de la trésorerie) pour financer l’exploitation de l’entreprise
Les TPE et PME ont généralement deux cycles de financement : le cycle d’exploitation et le cycle d’investissement. Le cycle d’exploitation est le temps entre le paiement des achats et l’encaissement des ventes. Le Besoin en Fonds de Roulement (BFR) représente la quantité moyenne de trésorerie nécessaire pour faire fonctionner l’entreprise dans ce cycle court terme. Ce BFR varie en fonction de l’activité de l’entreprise. Pour améliorer sa trésorerie, le dirigeant peut agir sur le montant du cash immobilisé par l’activité. Par exemple, certains secteurs comme l’industrie nécessitent des investissements importants, tandis que d’autres secteurs comme la distribution jouent sur les délais de paiement pour générer plus de cash.
Quant au cycle d’investissement, il s’étend sur plusieurs années et implique des investissements nécessitant souvent beaucoup de cash. Bien que l’amortissement permette de répartir la charge comptablement sur plusieurs exercices, cela n’améliore pas la trésorerie qui est affectée par le montant total de l’achat.
Face à ces différents cycles de financement, comment une entreprise doit-elle utiliser son cash lors d’un investissement ? Faut-il financer à la fois le cycle court terme d’exploitation et le cycle long terme d’investissement avec les mêmes ressources (cash ou emprunt) ? Si une entreprise immobilise son cash pour financer ses investissements, elle risque-t-elle de devoir emprunter pour financer son exploitation ?
Pourquoi est-il souvent conseillé d’emprunter à long terme, placer le cash à court terme ?
Lorsque votre entreprise dispose de liquidités, il peut être tentant de les placer à court terme pour optimiser votre trésorerie. Cependant, cela ne garantit pas un bon rendement financier. Dans le cas où vous avez un projet d’investissement à long terme, il est souvent conseillé d’emprunter plutôt que de puiser dans vos liquidités existantes. Cela vous permet de préserver une capacité d’autofinancement. Les excédents de liquidités peuvent alors être utilisés pour couvrir les charges d’intérêt de l’emprunt. En fin de compte, cette stratégie affecte les ressources financières en fonction des cycles de financement : les liquidités servent à financer l’exploitation à court terme, tandis que l’emprunt finance les investissements à moyen et long terme. Bien que cette règle soit généralement une valeur sûre, il est important de prendre en compte votre capacité d’autofinancement pour choisir la meilleure approche. Si vous avez besoin de liquidités, découvrez l’alternative digitale de l’affacturage ! C’est rapide, fiable et sans engagement !
Quand faut-il utiliser l’emprunt et/ou le cash ?
Comment l’entreprise doit-elle utiliser son cash lorsqu’elle en dispose ?
Il est essentiel de constituer une réserve de trésorerie pour votre entreprise. Cette réserve peut servir de secours en cas de difficultés, être utilisée comme apport ou caution lors d’un emprunt, renforcer les fonds propres de l’entreprise et donner confiance aux investisseurs potentiels. De plus, elle peut être récupérée par le dirigeant sous forme de dividendes lors de la cession de l’entreprise.
Lorsque vous investissez ou empruntez de l’argent, il est important d’étudier le mode de financement le plus adapté à votre situation. Chaque entreprise est unique et il n’y a pas de règle générale, mais il est toutefois conseillé de conserver suffisamment de trésorerie pour financer l’exploitation de votre entreprise. Cela permet d’assurer un fonctionnement efficace et d’éviter les contraintes financières.
Pour mesurer le montant de trésorerie nécessaire, vous pouvez utiliser l’indicateur du besoin en fonds de roulement (BFR). Pour en savoir plus sur la gestion de la trésorerie et du cash, n’hésitez pas à consulter nos articles spécialisés.
Financer tout ou partie d’un investissement grâce au cash disponible
Il est important de bien gérer sa trésorerie d’entreprise. Cependant, il n’est pas toujours nécessaire de conserver une trésorerie importante, car emprunter peut souvent coûter plus cher que les gains potentiels réalisés en plaçant cet argent. Par exemple, si une entreprise dispose de 100 000 euros en cash mais décide d’emprunter 100 000 euros à un taux de 4,5% sur un an pour financer un investissement, elle devra payer 4 500 euros d’intérêts, ce qui réduira son bénéfice. Si l’entreprise réalise suffisamment de bénéfices, elle pourra économiser environ 1/3 de ces 4 500 euros en impôts sur les bénéfices, ce qui ramènera le coût net de l’emprunt à environ 3 000 euros. La question est alors de savoir si l’entreprise sera capable de placer ses 100 000 euros en cash de manière à récupérer plus de 3 000 euros après impôts (c’est-à-dire en trouvant un placement avec un rendement supérieur à 4%). Cependant, atteindre cette performance financière nécessite souvent des placements risqués qui sont déconseillés pour les entreprises. Il est donc important d’évaluer le montant de l’investissement que l’entreprise peut prendre en charge par elle-même afin qu’elle puisse financer tout ou partie de cet investissement. Le ratio d’autofinancement permet de déterminer si une entreprise a la capacité de financer seule son investissement ou si elle doit avoir recours à un financement externe tel que l’emprunt.
Qu’est-ce que le ratio d’autofinancement ?
Le ratio d’autofinancement est un outil de calcul qui permet de déterminer le montant réel de trésorerie généré par une entreprise au cours d’un exercice. Il prend en compte les charges qui n’ont pas d’impact sur la trésorerie, telles que les amortissements ou les provisions. Pour évaluer la capacité de financement d’une entreprise, il faut ensuite déduire de son autofinancement les remboursements d’emprunt en cours et les investissements prévus. Par exemple, si une entreprise souhaite réaliser un investissement de 90 000 €, dispose d’un résultat de 100 000 € et rembourse actuellement un emprunt de 60 000 €, sa capacité d’autofinancement est de 120 000 € et sa trésorerie nette disponible pour l’investissement est de 60 000 €. Si elle décide d’emprunter 50 000 € sur 2 ans, cela réduira son cash disponible ainsi que sa capacité d’autofinancement immédiate. Il est important de noter qu’une entreprise peut avoir du cash sans avoir de capacité d’autofinancement, et inversement, une entreprise peut avoir une capacité d’autofinancement sans disposer de cash en raison des besoins en fonds de roulement.
Emprunter pour optimiser son résultat fiscal
L’emprunt peut être une bonne option pour économiser sur les impôts sur les sociétés, mais il est important de ne pas sur-endetter l’entreprise. Avant de décider d’emprunter, il faut s’assurer que l’argent généré par l’entreprise couvre les charges d’intérêt supplémentaires. Une charge d’intérêt trop élevée peut entraîner des pertes qui affecteraient le capital de l’entreprise.